« La danse dans l’école de musique»  -  27 novembre 2003
Quels enjeux, quelles particularités, quelles contraintes, Quelles opportunités

 http://www.cefedem-rhonealpes.org/journeesrencontresdebats/jrddanseecolemusique/revel.html

Intervention de Bob Revel (Directeur de la Cité des Arts de Chambéry) également président de l'AJON http://www.onj.org/fr/index.html

-       La création d’un poste en danse contemporaine : au départ de quelles envies ? Pour quel projet ? En passant par quelles démarches ?

-       La place de la danse à la Cité des Arts.

Je pense que je répondrai mieux aux questions posées sur le programme en m’en écartant aussi un peu. Il faut d’abord souligner que le département danse de l’ENM de Chambéry en est au stade de projet en cours de développement, il n’y a donc pas de dimension d’exemplarité à ma présence ici. Aux vus des textes, je suis « Directeur territorial d’établissement d’enseignement artistique ». Il n’est question ni de musique, ni de danse, ni d’autre précision disciplinaire. Cela indique donc une mission qui consiste à diriger un projet culturel dans sa globalité, et non sous l’angle de sa propre spécialité ou de son propre parcours. À cet égard, la Cité des arts est un projet qui illustre particulièrement bien cette idée, en englobant l’ENM, l’école municipale d’arts, l’APEJS, qui travaille sur le développement et les pratiques du jazz et des musiques actuelles, et diverses associations de pratiques amateurs, chant choral, etc…

Au delà des question de composition de l’équipe de direction, issue de la musique, ou de la danse, ou du théâtre, ou, pourquoi pas, du jazz, de la musique ancienne,… il semble que la condition première pour remplir ce genre de mission et de travailler sur un projet « d’établissement territorial d’enseignements artistiques » complet. C’est le préalable indispensable pour éviter à des situations de cloisonnement, ou d’isolement, que ce soit entre disciplines ou entre enseignants et direction. Je ne crois pas que ma qualité de « musicien » puisse m’empêcher d’aborder, avec mes collègues danseurs ou autres, les problématiques de l’enseignement, qui dépassent souvent les distinctions disciplinaires.

Pour élargir le propos, je dirais que pour aller au delà de la « cohabitation », c’est une véritable mise en synergie des différentes disciplines, mais aussi esthétiques, qu’il s’agit de mettre en œuvre.

En ce qui concerne la création de classes, on peut distinguer deux conceptions : soit c’est une classe « additionnelle », soit c’est un choix qui s’inscrit dans un projet plus global. Que l’on considère des départements jazz, musiques actuelles, danse, ou une nouvelle classe de danse, on pourrait les penser comme des éléments additionnels, je pense toutefois que le propre d’une démarche d’établissement public consiste à intégrer réellement les classes, les esthétiques présentes dans un projet véritablement transversal.

Dans cette perspective, nous travaillons avec l’équipe pédagogique à l’écriture d’un projet de départements qui s’inscrit dans une réflexion plus globale et l’élaboration d’un projet pour l’établissement qui intègre bien une place et des relations conçues, dès la conception, entre les différentes disciplines artistiques.

Cela m’amène à me poser la question de l’organisation actuelle de l’établissement en départements. Cette structuration a été une étape nécessaire à un moment où les écoles, alors essentiellement de musique, était des lieux dispensant des cours particuliers avec des fonds publics. L’idée étant alors de favoriser le décloisonnement, le rapprochement au sein des familles instrumentales ou esthétiques. Cette organisation comportait toutefois une certaine incohérence par la définition de département suivant des critères variables : famille d’instruments, discipline, esthétique…

Je crois que nous avons aujourd’hui à imaginer en équipe autre chose qui allie une notion de « pôle » l’idée d’équipes de projets vraiment plus transversaux. Cette évolution me paraît indispensable et doit permettre de replacer toute volonté de création de classe, de danse en l’occurrence, dans une logique d’organisation cohérente avec un projet global.

Cette volonté de s’engager davantage dans la voie de la transversalité se traduira aussi par un soutien, y compris financier, apporté prioritairement a des projets interdisciplinaires, porteurs de rencontres, de croisements, de concertations.

La place de la danse à l’ENMDAD de Chambéry : La première classe de danse classique a été créée en 73. C’est en 76 qu’a été recruté un accompagnateur. Il a fallu attendre plus de dix ans pour qu'il y ait des heures de danse jazz et classique (8 actuellement). Enfin, un poste de professeur de danse contemporaine a pu être créé en 2002. Nous sommes donc actuellement a 2 postes à temps plein (30 ans d’écart entre leur création), un mi-temps d’accompagnatrice (complété par des heures de formation musicale), et une politique d’invitations, comme une résidence Hip-hop mené conjointement avec Annecy et soutenue par la DRAC. Nous développons également des partenariats avec les acteurs locaux, un travail d’éducation culturelle en lien avec la programmation de spectacles.

Il faut ici souligner l’importance des locaux et la chance que nous avons d’avoir à cet égard des possibilités très intéressantes par la qualité générale de nos équipements. Cela nous donne la possibilité, et il y a une vraie volonté, d’accueillir de jeunes compagnies porteuses de projets, mais il faut être conscient des implications que ça peut avoir également dans la perception que peuvent avoir les agents publics de leur fonction, et dont les évolutions doivent être expliquées, accompagnées.

Je redirais, pour conclure, que les créations de classes, de postes, relèvent de choix  qu’une équipe de direction est amenée, quasi quotidiennement, à faire, et que ses choix n’ont de pertinences que s’ils résultent non pas d’un positionnement en proximité immédiate avec son parcours personnel, mais d’une réflexion menée au niveau d’une conception de projet global pour un « établissement territorial d’enseignements artistiques ».


http://www.irma.asso.fr/article.php3?id_article=141

20 octobre 2004

Naissance de Rhône Alpes Jazz

Un centre régional de jazz en Rhône Alpes

Afin de mettre en oeuvre efficacement des actions concertées à l’échelon régional, interrégional et international, les acteurs du jazz en Rhone-Alpes ont entrepris à Lyon le 19 octobre de se mettre en réseau dans le cadre d’une association dénommée "Rhône Alpes Jazz". Rhône Alpes jazz ne se subsistitue pas à l’existant. Son objectif est de travailler en complémentarité avec chacun des acteurs du secteur chaque fois que la pertinence de l’échelon régional sera constatée.

L’objet de l’association est la mise en oeuvre d’actions en faveur du jazz en Rhône Alpes avec un souci d’aménagement culturel du territoire, de soutien aux initiatives locales existantes et d’élargissement du public des musiques improvisées. Ses missions principales sont : soutien à la diffusion, création, formation, résidences d’artistes et d’ensemble en région, observation, réflexion, conseil.

Afin d’atteindre ces objectifs, l’association utilisera les dispositifs existants lorsqu’ils sont efficaces (résidences, missionements), mais réfléchira à la mise en place de nouveaux outils (commandes régionales, dispositifs de promotion et valorisation des artistes régionaux, dispositifs de soutien à la création, accompagnement de la professionalisation) au service de l’ensemble des acteurs du jazz en Rhône-Alpes.

Rhône Alpes Jazz se compose de quatre collèges :
-  les membres insitutionnels (DRAC, conseil régional)
-  les membres fondateurs (Apejs, Grenoble Jazz Festival, Agapes, Jazz Action Grenoble, Suivez’ le jazz, l’AMDRA, Château-Rouge, le Théâtre des Pénitents
-  les membres représentants le réseau jazz en Région (collectifs, festivals, clubs, lieux intermédiaires, lieux généralistes, école)
-  les personnalités qualifiées : Lilian Goldstein (Sacem), Pascal Anquetil (Centre d’Information du jazz/Irma) et Bob Revel (Cité des Arts de Chambéry)

A l’issue de la réunion du 19 octobre, Jacques Bonnardel (Jazz Action Grenoble) a été élu président, Jacques Panisset (Grenoble Jazz Festival) vice-président et Bernard Descôttes (Apejs) trésorier.