"La scène se déroule à Athènes. Socrate se prépare à dormir lorsqu'une main arrogante frappe à sa porte. C'est le jeune Hippocrate, fils d'Apollodore et frère de Phason, qui vient lui annoncer que le divin Protagoras est aux portes de la cité. Le philosophe écarte le corps de son compagnon assoupi et fait entrer l'intrus. Agité par la nouvelle, Hippocrate le presse de le conduire au pied du célèbre sophiste auquel il est prêt à sacrifier fortune et réputation, parents et amis. Socrate le laisse parler, le prend par l'épaule, l'entraîne dans la cour de sa maison.

"Ainsi tu projettes de livrer ton esprit à Protagoras, dit-il, mais as tu bien pesé ta décision ? Connais-tu cet homme ? Si tu devais soigner ton corps, ne t'entourerais-tu pas avant de le confier à un médecin, de multiples avis et précautions ? Et pour ton âme, qui est ton bien le plus précieux, tu cours la donner à soigner sans consulter ni parents, ni proches ? Prends garde, Hippocrate, à ne pas risquer sur un coup de dés le sort de ce que tu as de plus cher. Le risque d'acheter une nourriture avariée est pire pour la connaissance que pour les aliments : ceux-ci, il est encore possible de ne pas les consommer ; tandis que celle-là, on la consomme au moment même où on l'achète. »

Qu'est-ce qu'un homme libéré ? C'est un homme qui apprend, tout d'abord, à ne pas se laisser empoisonner par les marchandises intellectuelles frelatées. C'est un homme qui fait l'apprentissage du discernement. C'est un homme qui s'exerce à penser par lui-même. Pour autant, il n'a pas la prétention que son jugement soit infaillible. Rien de ce que je peux avancer sur le chemin de la vérité ne se donne comme la vérité définitive, mais se présente bien plutôt comme une vérité possible, un aperçu du vrai. L'homme libéré n'a pas plus la prétention d'avoir des avis tranchants.

Les esprits qui travaillent sans cesse à s'aiguiser s'émoussent avant d'être affilés. Or tout le monde n'a pas une vocation socratique. Le plus sage des sages nous manque, et nous n'avons ni le goût, ni l'aptitude pour le remplacer. Enfin, l'homme libéré n'a pas la prétention de tout réduire à la psychologie. Il ne se méprend pas ; penser par soi ne lui tient pas lieu de vague méthode à une confuse introspection.

Ainsi que le notera Auguste Comte, on ne saurait se regarder passer dans la rue !......."

extrait de L'homme Libéré Joseph Macé-Scaron édition Plon

 

Socrate: Athènes, en 470,

c'est-à-dire à la fin des guerres médiques. Sa mère était sage-femme et son père, Sophronisque, sculpteur. Il reçut sans doute l'éducation de son temps, gymnastique, musique, école du grammatiste. A-t-il suivi l'enseignement de tel ou tel philosophe ? Peut-être, mais c'est peu probable. http://www.ac-versailles.fr/pedAGOGI/anti/socrate/socrate0.htm

http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=9357/idTC=3/idR=12/idG=8

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"On aurait pu en rire si l'Appel n'avait étroitement correspondu à la crise plus générale des institutions culturelles en France et n'avait eu vocation à devenir le manifeste des nouveaux ordres constitués et de leurs privilèges. Car il flotte, dans ce pays, un entêtant parfum d'Ancien régime. La mode, les influences, les coteries, las cabales, les intérêts , tout se ligue pour qu'en musique, en architecture, en peinture, la commande publique aille aux habitués de la commande publique, comme l'argent va à l'argent, et l'académisme à l'académisme. ....."

a propos de l' "Appel des intellectuels", relayé à l'automne 2003 par l'hebdomadaire Les Inrockuptibles.

extrait de L'homme Libéré Joseph Macé-Scaron édition Plon 2004

http://livres.lexpress.fr/critique.asp/idC=9357/idTC=3/idR=12/idG=8

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Eric Gallon

Professeur d’enseignement artistique.

www.latrompette.org

Des outils, des réflexions personnelles pour transmettre un savoir.

 

Le serveur a pour but de donner quelques pistes aux apprentis professeurs pour les aider dans leurs premières approches avec les élèves et leurs employeurs.

Nous avons acquis un savoir technique qu’il faut transmettre à des élèves de tout ages et de toutes classes sociales. Les besoins de diffusions et les enjeux artistiques changent. Sur le terrain les élus locaux demandent des actions différentes de ce que l’on apprend dans des classes spécialisées.

Il nous faut comprendre quels en sont ses enjeux et quelles en sont ses aspirations.

Enfermés dans une école d’élites les étudiants peuvent avoir du mal à comprendre ces enjeux et avoir tendance à les condamner. Chose qui ne peut que les décaler et les frustrer au moment de leur nomination a un poste. Le but d’un tel serveur est de montrer un travail de terrain effectuer avec bonheur et qui enrichi non seulement l’élève mais également le professeur.

Le travail en équipe, les projets a long termes, a cours termes, L’action publique locale, Les méthodes pédagogiques, l’informatique, l’enregistrement numérique, la diffusion artistique, le rôle social de l’école de musique au sein de la citée, le rôle fédérateur le l’école pour les associations, les buts pédagogiques, l’évaluation, la musique pour le plus grand nombre, la diversité… des mots que gèrent au quotidien la vie d’une école de musique.

C’est un métier qu’il faut comprendre en profondeur pour en apprécier sa valeur. Il est plus facile a un père de famille et citoyen déjà inséré dans la société d’en comprendre les enjeux et les intérêts. Jouer d’un instrument de musique demande du sens artistique, beaucoup de travail et de passion. Vouloir transmettre ce savoir n’est pas une chose évidente pour un étudiant, ce n’est pas une chose qu’il envisage dans l’immédiat et pour laquelle il ne pense pas forcément à se préparer.

Pourtant il faut les convaincre que la vie artistique ne s’arrête pas a sa nomination au poste, bien au contraire.